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L'Hôpital de l'Éclipse

Visite hors du commun dans cet hôpital devenu malgré lui une capsule temporelle

des années 80 !

Rarement l'accès à un site abandonné aura été aussi difficile. Tout le RDC est muré, barricadé et les portes sont bien soudées.

Malheureusement, ce jour là, il m'est impossible d'y entrer... je rebrousse donc chemin.

Mais ne m'avouant pas vaincu, j'obtiens d'un homologue explorateur, l'information qu'il est tout de même possible de rentrer dedans. Aurais-je loupé une entrée la première fois ?

Je décide donc d'y retourner un mois et demi plus tard, avec cette fois-ci l'espoir de trouver cet accès.

Après un rapide tour, toujours pas d'entrée en vue, je commence à me dire que j'ai fait 4 heures de route pour rien quand tout à coup... l'ami qui m'accompagne m'indique une petite ouverture située en hauteur, par laquelle nous pourrions passer.

J'y vais en éclaireur mais très vite je me rends compte que mon mètre 75 ne me suffira pas à atteindre l'accès. Ni une ni deux, mon ami me fait la courte échelle. J'arrive à me hisser tant bien que mal, et déchire au passage mon jeans et blouson avant d'atterrir dans une sorte de local technique. Je traverse la pièce pour m'assurer que celle-ci communique bien avec le reste du bâtiment, et... bingo !

L'exploration peu enfin commencer !

9 étages répartis sur 2 ailes. 35 000m2 à explorer ! Plus de 4h vont être nécessaires pour faire le tour de l'édifice. Mais avant, remontons le temps et arrêtons-nous en 1954.

C'est cette année là que la première pierre de cet hôpital moderne (pour l'époque) est posée. Mais tenez-vous bien car son inauguration n'a lieu qu'en... 1967 !
En dépit de cette ouverture tardive, l'établissement se veut "luxueux" et doté de services dont beaucoup d'hôpitaux seraient envieux : boulangerie, potager, restaurant, et même une boucherie !

Très vite le site se spécialise dans la rééducation, les maladies chroniques et la gériatrie.

Au fil du temps, le site atteint la capacité impressionnante pour l'époque de 1500 lits.

Mais une ombre au tableau vient ternir les perspectives d'avenir...

L'établissement se retrouve en surcapacité en terme d'unités hospitalières, ce qui paraît un comble quand on sait qu'aujourd'hui nous sommes en manque de moyens dans les hôpitaux.

S'en suit logiquement des pertes financières de plus en plus conséquentes.

Malgré une réduction des effectifs en 1982, la situation continue de s'empirer jusqu'à ce que la décision de fermer l'établissement intervienne en 1985.

Cette année là, ce sont 300 membres du personnel qui sont licenciés...

L'hôpital aura donc mis 13 ans à voir le jour, et n'aura servi que seulement 18 ans...

Aujourd'hui, c'est la démolition qui le guette.

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